Le comte de Monte-Cristo au Port-Marly

Comics, mangas, planches originales… le comte de Monte-Cristo se raconte en BD au Port-Marly

Le château d’Alexandre Dumas au Port-Marly accueille jusqu’à la mi-juin une étonnante exposition montée à partir de pièces venues du monde entier, preuve de la dimension universelle de l’œuvre.

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Ici un comics américain des années 1970, là un manga japonais ou une BD de science-fiction. Leur point commun, c’est Alexandre Dumas. Loin d’Angoulême où se tient actuellement le Festival de la bande dessinée, le château de Monte-Cristo, l’ancienne propriété de l’écrivain au Port-Marly (Yvelines), consacre une exposition au roman du même nom.

Montée grâce aux prêts d’un collectionneur privé, celle-ci permet de mesurer combien le célèbre roman du XIXe siècle a pu inspirer des générations d’illustrateurs à travers le monde.



Patrick de Jacquelot, le propriétaire des planches et des albums soigneusement placés sous verre, est tombé dans Alexandre Dumas « sur le tard », dans les années 1980. Totalement séduit, il s’est alors mis à collectionner toutes les publications possibles en lien avec le père des Trois Mousquetaires. « J’ai acheté tout un tas de des dérivés, quelques plagiats nuls mais d’autres plus intéressants », rapporte cet ancien journaliste qui compte aujourd’hui pas loin de 900 pièces.

« Quand une œuvre littéraire devient un tel mythe, elle échappe totalement à son créateur »

Il compte parmi elles près de 500 bandes dessinées venues des quatre coins du monde. Il faut dire que l’histoire se prête à l’exercice. Et tant pis pour les puristes.

Patrick de Jacquelot possède 500 bandes dessinées inspirées des romans d'Alexandre Dumas. On trouve dans cette collection des pièces d'époques de styles extrêmement variés.
Patrick de Jacquelot possède 500 bandes dessinées inspirées des romans d’Alexandre Dumas. On trouve dans cette collection des pièces d’époques de styles extrêmement variés.

« Il y a des degrés de fidélité au roman très variés, souligne-t-il. Certaines reprennent directement l’histoire, d’autres sont des transpositions beaucoup lointaines, mais l’histoire est tellement forte qu’elle fonctionne dans toutes les cultures. Quand une œuvre littéraire devient un tel mythe, elle échappe totalement à son créateur et à la version originale. Il est même évident que certains dessinateurs qui ont réutilisé l’histoire n’ont jamais lu le roman. »

Patrick de Jacquelot possède 500 bandes dessinées inspirées des romans d'Alexandre Dumas. On trouve dans cette collection des pièces d'époques de styles extrêmement variés.
Patrick de Jacquelot possède 500 bandes dessinées inspirées des romans d’Alexandre Dumas. On trouve dans cette collection des pièces d’époques de styles extrêmement variés.

Certaines de ces BD ont même un drôle de parcours. « Il existe un manga au circuit extraordinaire, raconte Patrick de Jacquelot. Le roman a été traduit en anglais puis a été publié aux États-Unis. Il a inspiré un célèbre auteur de science-fiction qui a écrit une transposition tellement retravaillée qu’on peut la lire sans faire le rapprochement. Mais tous les éléments sont là, recombinés. Le livre a à son tour inspiré des Japonais qui ont créé une série de dessins animés, laquelle a été adaptée en manga. Et celui-ci a été traduit… en français. »

La boucle est bouclée et c’est ainsi que « que des ados français ont pu découvrir Dumas sans le savoir ».

Patrick de Jacquelot possède 500 bandes dessinées inspirées des romans d'Alexandre Dumas. On trouve dans cette collection des pièces d'époques de styles extrêmement variés.
Patrick de Jacquelot possède 500 bandes dessinées inspirées des romans d’Alexandre Dumas. On trouve dans cette collection des pièces d’époques de styles extrêmement variés.

Une porte d’entrée vers la version originale

L’expo, essentiellement articulée autour des dessins d’Erik Arnoux, de l’Italien Carlo Rispoli, ou de l’Américain Dan Spiegle, regorge de curiosités comme ces planches du XIXe siècle, « la préhistoire de la BD ».

On trouve pêle-mêle des fascicules traditionnels chinois de poche des années 1980 avec « un dessin par page et le texte en dessous », une réédition yougoslave de 1937 ou des publications venues de Grèce, de Turquie, d’Inde, d’Amérique du Sud ou Russie « où Dumas est formidablement populaire ».



« On est dans la continuité de son œuvre, estime de son côté Frédérique Lurol, la directrice du château de Monte-Cristo. Cela permet de la faire découvrir autrement, de voir quelle a pu être sa portée. C’est aussi une entrée vers les écrits d’Alexandre Dumas. Cela peut donner envie de rentrer dans ses romans ». L’exposition est à découvrir jusqu’au 15 juin.

« Monte-Cristo à l’heure de la bande dessinée », du mardi au dimanche aux horaires d’ouverture du château, au Port-Marly. Tarif plein : 8 euros (incluant la visite du château). Renseignements ici.

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