SUREXPOSITION 2, Photo en BD

SUREXPOSITION 2, Photo en BD
Du 22 septembre au 30 octobre 2021

IMMIXgalerie
116 quai de Jemmapes
75010 Paris

Du lundi au vendredi de 9H à 22H30
Le samedi de 13H à 22H30

IMMIXgalerie, dans le cadre du festival de BD Formula Bula, 9e édition, expose 2 œuvres que tout oppose sauf leur allusion forte à la photographie. En ceci IMMIXgalerie rejoint sa ligne éditoriale qu’elle défend depuis 15 ans, exposer la photographie et tout type d’oeuvre qui s’y rapporte. Thierry Murat, dans Ne reste que l’aube traite l’image à la façon d’une photo haut-contraste dont est expurgé tout demiton et tout dégradé. La lumière se fait crue, dure, rasante, comme au coucher ou à l’aube, rappelle Caravage, ou, en BD, l’œuvre de Munoz et Sampayo. Avec toutefois un monochrome très personnel à l’auteur qui nous immerge encore mieux entre chiens et loups. La vraisemblance si typique de la photographie persiste, mais se fait ambiguë : nous reconnaissons New York, mais nous-nous trouvons en Suède. Les personnages sont comme en chair et en os, mais sont… vampires. La vraisemblance photo fait paradoxalement fonctionner l’imaginaire, sert superbement l’économie d’expression. Dans Algues vertes Pierre Van Hove, sur un scénario d’Inès Léraud, à l’opposé de Thierry Murat, éloigne son dessin de la vraisemblance photo : la ligne est claire, la lumière aplatie, les volumes formidablement simplifiés, comme au temps pop art de Tom Wesselman. Les couleurs sont basiques comme chez Hergé, mais dans un registre spécial acide. Sans être dans la caricature nous sommes donc loin d’un rendu photographique, à l’exemple de ce cavalier qui s’enfonce jusqu’à disparaître dans un aplat vert ( on comprendra par la suite que l’aplat sont des algues). Chez Van Hove la photo entre surtout par une autre porte, sous la réminiscence de photos et vidéos diffusées à la télé lorsqu’il était question du scandale de la marée verte tueuse : angles de vue et iconographie sont similaires. La photo avec tout son poids testimonial s’insinue progressivement dans l’esprit du lecteur, et ancre d’autant plus solidement le récit dans la réminiscence du fait réel. L’album est sorti en 2019, mais reste d’une brûlante actualité, le danger, en Bretagne, persiste comme en témoigne de récents articles dans la presse (Libération). Deux œuvres, deux stratégies : chez Murat l’allusion-photo amplifie l’imaginaire, chez Pierre van Hove l’allusion-photo amplifie la relation à l’existant. Carlo Werner

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