Nous sommes à l’époque des thermolactils et des cagoules qui grattent, des films de Claude Sautet et des 45 tours … La bibliothèque de la Part-Dieu et son département jeunesse ouvrent leurs portes dans ce nouveau quartier qui sort de terre. Mai 68 n’est pas très loin et la vision de l’enfance et la liberté de création ont radicalement bouleversé la société et le monde de l’édition.
« Il n’y a pas d’art pour l’enfant, il y a l’art.
Il n’y a pas de graphisme pour enfants, il y a le graphisme.
Il n’y a pas de couleurs pour enfants, il y a les couleurs.
Il n’y a pas de littérature pour enfants, il y a la littérature. »
Ainsi François Ruy-Vidal définissait-il sa vision de l’édition jeunesse dans les années 70. En suivant ces principes et en faisant travailler les plus grands illustrateurs de l’époque, il va bouleverser la littérature pour les enfants, la rendre encore plus créative et libre.
L’ordre du jour pour ces pionniers est de bousculer toutes les conventions. Des albums pop et psychédéliques côtoient des livres d’art abstrait ; alors que le mouvement féministe publie des fables anti-sexistes pour petites filles, d’autres courants contestataires produisent des fables écologiques, des manuels de révolte politique pour écoliers, ou bien des journaux radicaux écrits par des élèves eux-mêmes.
L’exposition revient sur cette production qui a marqué une rupture dans l’adresse à la jeunesse à l’aide des ouvrages eux-mêmes, de dessins originaux, de maquettes et autres documents rares. Ces éléments sont réunis afin de nous permettre de saisir comment un groupe informel d’artistes a pu renouveler tout un pan de l’édition et au-delà.
Illustrations originales, archives et échanges épistolaires, maquettes et publications d’époques sont autant d’entrées dans cette littérature en couleur.
Commissaire d’exposition : Loïc Boyer
En partenariat avec l’Heure Joyeuse, fonds patrimonial de la médiathèque Françoise Sagan (Paris) et le musée de l’illustration jeunesse (Moulins)