Paul Grimault, merveilles animées
Paul Grimault n’est pas seulement le réalisateur du conte emblématique Le Roi et l’Oiseau : enfant, la première séance de cinéma forain auquel il assiste le fascine. Ce n’est alors peut-être pas un hasard si celui que Georges Franju considérait comme « un des trois ou quatre poètes du cinéma français » traverse ensuite le siècle en se consacrant au cinéma d’animation.
Dès 1936, la société Les Gémeaux, qu’il cofonde avec André Sarrut, lui permet de tourner ses premiers films, parmi lesquels L’Épouvantail, Le Marchand de notes, Les Passagers de la Grande Ourse et La Flûte magique. Après la guerre, il fait la connaissance de Jacques Prévert. Jusqu’à la mort du poète, trente ans plus tard, les films de Grimault vont être écrits à quatre mains. Le Petit Soldat, Le Voleur de paratonnerre, Le Diamant, et Le Chien mélomane sont marqués par la rencontre de ces deux univers.
D’un film à l’autre, on retrouve les mêmes personnages de ce monde animé, à l’instar de Niglô/Go ou du professeur Savantas. Des abords d’une plage désertique jusqu’à une île sauvage et mystérieuse, on oscille sans cesse entre le rêve et le cauchemar, la malice et la mélancolie.
Dans les années 1980, Paul Grimault se met en scène dans son atelier, rue Bobillot, où il retrouve ses personnages : c’est La Table tournante, filmé par Jacques Demy. Le cinéaste y projette certains de ses films, dont six en intégralité. Quoi de mieux alors que de découvrir ces raretés dans le même ordre que celui proposé par Grimault ?
Lola Devant
Paul Grimault