Collection Bic au Centquatre : quand le stylo à bille inspire les artistes
Exposition La Collection Bic
Jusqu’au 13 mai 2018
Centquatre, 5, rue Curial, 19e. Entrée libre.
La collection d’art Bic s’inspire librement des produits de la marque fondée en 1945 par le baron Marcel Bich… Retour sur une aventure industrielle.
En 1945, le baron franco-italien Marcel Bich (1914-1994) rachète une usine à Clichy-la-Garenne et fonde la société PPA (Porte-plumes, porte-mines et accessoires), à Clichy. Devenue Bic en 1953, l’entreprise s’est diversifiée (briquets, rasoirs, planches à voile…) et son chiffre d’affaires dépasse les deux milliards d’euros. Fou de voile, engagé quatre fois dans les éliminatoires de la Coupe de l’America, le baron Bich a cédé le poste de pdg à son fils Bruno en 1979.
Le stylo à bille, sur lequel plusieurs inventeurs planchèrent dès la fin du XIXe siècle, a été popularisé par Marcel Bich quand il a racheté le brevet du Hongrois László Biró, en 1950. Son idée : un stylo jetable et pas cher, au corps transparent, le Bic Cristal, dont trois exemplaires sont toujours vendus chaque seconde en France. L’objet est même entré dans les collections du MoMa et Umberto Eco observe qu’il est l’« unique exemple du socialisme réalisé. Il annule tout droit à la propriété et toute distinction sociale ».
La Collection Bic a été entamée fin des années 1990. Depuis, son héritier a réuni deux cent cinquante œuvres inspirées par les produits de la marque, signées par des plasticiens reconnus ou émergents. On y trouve Giacometti, Magritte, Léger et César, mais aussi Martin Parr et Jan Fabre, ainsi que les jeunes The Kid et Anne-Flore Cabanis.
Le Centquatre présente, pendant un mois, cent quarante pièces de quatre-vingts artistes issues de la Collection Bic, selon quatre thématiques : les artistes historiques, les portraits, le design et la mode, et les architectures imaginaires. Parmi les curiosités : une installation de Herbert Hinteregger à partir de quinze mille stylos.