L’amitié de Poule rousse et de la tourterelle fait désormais partie de la « Mémoire du monde » de l’Unesco. L’agence de l’ONU a confirmé, mercredi 31 janvier, avoir distingué dans son registre les archives du Père Castor, et notamment des œuvres pour enfants comme Poule rousse, Le Cheval bleu, ou encore Michka.
Constituées par Paul Faucher (1898-1967), le fondateur de la collection de l’éditeur Flammarion, ces archives comprennent des documents relatifs à ses débuts en tant que libraire à Flammarion (1921), mais surtout des documents ayant trait à la conception, à la fabrication et à la diffusion de la collection « Les albums du Père Castor » (1931-1967), indique l’Unesco.
On trouve aussi dans ces archives des dessins originaux, des correspondances entre l’éditeur et des artistes, de premières éditions, des courriers d’enfants envoyés au Père Castor, a expliqué Emilie-Anne Dufour, directrice de la médiathèque du Père Castor à Meuzac (Haute-Vienne) à France Bleu Limousin.
Hommage au « mouvement de l’éducation nouvelle »
Le registre « Mémoire du monde » de l’organisation de l’ONU pour l’éducation, la science et la culture, fondé en 1992, a pour souci de préserver les ressources documentaires de toutes sortes, en les conservant avec les techniques appropriées, mais aussi de les faire connaître, par exemple en favorisant leur numérisation.
Père Castor, qui compte des classiques comme Roule Galette ou La Vache orange, a ainsi rejoint des pétroglyphes, des cartes géographiques, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ou encore Metropolis de Fritz Lang.
Le succès de la collection, à laquelle ont collaboré des créateurs russes, allemands, polonais, tchèques, hollandais, suédois, belges et français, avait été au rendez-vous dès sa création par Paul Faucher, un adepte de l’éducation nouvelle. Les archives ont d’ailleurs été traduites dans une vingtaine de langues au fil des ans.
Pour l’Unesco, ces ouvrages ainsi que les jeux éducatifs conçus par L’Atelier du Père Castor, « ont rendu efficients et accessibles au plus grand nombre, les acquis théoriques des pédagogues du mouvement de l’éducation nouvelle ». Il s’agit d’une reconnaissance « énorme et assez incroyable », s’est réjouie Anne-Catherine Faucher, petite-fille de Paul et elle-même éditrice, citée sur le site de France Bleu Limousin.