Après un premier album de « Pepito » publié en 2012 dans la collection Pierre, les éditions Cornélius récidivent, pour le plus grand plaisir des inconditionnels du joyeux pirate.
« Pepito T2 » par Luciano Bottaro – Éditions Cornélius (25,50 €)
Pirate ? Pas vraiment, puisque Pepito passe son temps à ferrailler contre le bedonnant gouverneur Hernandez de la Banane qui, avec l’aide du sinistre Scartoff (maître en tortures), fait régner la terreur sur La Banane, une île paradisiaque des Caraïbes. À bord de son vaisseau La Cacahouète, le joyeux Pepito est entouré par un vaillant équipage haut en couleur : Merluche le charpentier, Crochette le marin, Bec-en-Fer le perroquet… et surtout Ventempoupe son second amateur de rhum, de tafia et de siestes.
Bien que né en Italie en 1951 dans le magazine Gaie Fantasie des éditions Alpe, c’est en France que « Pepito » s’épanouit à partir de 1952 chez Sagédition puis, dès 1954, chez le même éditeur dans un magazine de format poche portant son nom. Son créateur, Luciano Bottaro, souvent avec le concours du scénariste Carlo Chendi, multiplie les épisodes pour Pepito, devenu bimensuel, mais aussi pour un trimestriel de grand format. De nombreux dessinateurs vont alors travailler sur le personnage afin de soutenir le rythme de parution : Franco Aloisi, Carlo Cossio, Guido Scala, Luciano Capitanio, Giorgio Rebuffi, Ferdinando Fusco, Giorgio Cavazzano… et même les français Raymond Maric et G. Lellbach.
C’est Luciano Bottaro qui signe les douze épisodes proposés dans cette seconde livraison et l’on ne peut que s’en réjouir. Né en 1931 à Rapallo, petit port proche de Gênes aux paysages enchanteurs qui évoquent La Banane, décédé en 2006, Luciano Bottaro a produit tout au long de sa carrière plus de 20 000 planches : de nombreuses séries populaires (« Baldo », « Whisky e Gogo », « Pik Pok », « Pon Pon »…) et, surtout, plusieurs centaines d’histoires aujourd’hui cultes pour Disney Italie. Ces récits ont été régulièrement proposés dans les publications Disney en France, principalement dansMickey parade géant. Son trait joyeux et fluide, ses décors exotiques, ses personnages fantasques hauts en couleur font de « Pepito » une série culte et pas que chez les nostalgiques des journaux des années d’après-guerre.
« Pepito », publié en dépit du bon sens par des éditeurs peu scrupuleux (Sagédition a vendu le personnage aux biscuits Belin sans en avertir l’auteur), retrouve tout son éclat aux éditions Cornélius qui ont effectué un excellent travail de restauration des pages d’origine proposées en noir et blanc et en trichromie comme au bon vieux temps. Marins d’eau douce, il est temps d’embarquer à bord de La Cacahouète !